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aoû

"Je ne suis personne" (ou si peu)

" Je suis parvenu subitement, aujourd'hui, à une impression absurde et juste. Je me suis rendu compte, en un éclair, que je ne suis personne, absolument personne. Quand cet éclair a brillé, là où je croyais que se trouvait une ville s'étendait une plaine déserte; et la lumière sinistre qui m'a montré à moi-même ne m'a révélé nul ciel s'étendant au-dessus. On m'a volé le pouvoir d'être avant même que le monde fût. Si j'ai été contraint de me réincarner, ce fut sans moi-même, sans que je me sois, moi, réincarné.
Je suis les faubourgs d'une ville qui n'existe pas, le commentaire prolixe d'un livre que nul n'a jamais écrit. Je ne suis personne, personne. Je suis le personnage d'un roman qui reste à écrire, et je flotte, aérien, dispersé sans avoir été, parmi les rêves d'un être qui n'a pas su m'achever.

coffe femme.jpg
Je pense, je pense sans cesse; mais ma pensée ne contient pas de raisonnements, mon émotion ne contient pas d'émotion. Je tombe sans fin, du fond de la trappe située tout là-haut, à travers l'espace infini, dans une chute qui ne suit aucune direction, infinie, multiple et vide. Mon âme est un maelström noir, vaste vertige tournoyant autour du vide, mouvement d0un océan infini, autour d'un trou dans du rien; et dans toutes ces eaux, qui sont un tournoiement bien plus que de l'eau, nagent toutes les images de ce que j'ai vu et entendu dans le monde -défilent des maisons, des visages, des livres, des caisses, des lambeaux de musique et des syllabes éparses, dans un tourbillon sinistre et sans fin.
Et moi, ce qui est réellement moi, je suis le centre de tout cela, un centre qui n'existe pas, si ce n'est par une géométrie de l'abîme; je suis ce rien autour duquel ce mouvement tournoie, sans autre but que de tournoyer, et sans exister par lui-même, sinon par la raison que tout cercle possède un centre. Moi, ce qui est réellement moi, je suis le puit sans parois, mais avec la viscosité des parois, le centre de tout avec du rien tout autour. [...]
Pouvoir savoir penser! Pouvoir savoir sentir!"

Fernando Pessoa, Je ne suis personne

Pour Fi-Low

17:59 08/08/2013 | Lien permanent | Tags : humoeurs |  Facebook

26
jui

"Before I die"

Candy Chang - Before I Die (2011-ongoing).jpg

http://candychang.com/before-i-die-in-nola/

14:41 26/07/2013 | Lien permanent | Tags : arts |  Facebook

la "bonne" journée des citations faisant écho, merci

In order to suggest, delicately, that I am suffering, in order to hide without lying, I shall make use of a cunning preterition: I shall divide the economy of my signs.

The task of the verbal signs will be to silence, to mask, to deceive: I shall never account, verbally, for the excesses of my sentiment. Having said nothing of the ravages of this anxiety, I can always, once it has passed, reassure myself that no one has guessed anything. The power of language: with my language I can do everything: even and especially say nothing.

I can do everything with my language, but not with my body. What I hide by my language, my body utters. I can deliberately mold my message, not my voice. By my voice, whatever it says, the other will recognize “that something is wrong with me." I am a liar (by preterition), not an actor. My body is a stubborn child, my language a very civilized adult…

— Roland Barthes, A Lover’s Discourse: Fragments

Gerhard Richter Mrs. Wolleh with Children (Frau Wolleh mit Kindern) 1967-68.jpg

Gerhard Richter - (Frau Wolleh mit Kindern) 1967-68


14:08 26/07/2013 | Lien permanent | Tags : arts, humoeurs |  Facebook

Ah si, si...

We can no longer sit idly by as others steal our mouths, our anuses, our genitals, our nerves, our guts, our arteries, in order to fashion parts and works in an ignoble mechanism of production which links capital, exploitation, and the family.
We can no longer allow others to turn our mucous membranes, our skin, all our sensitive areas into occupied territory – territory controlled and regimented by other, to which we are forbidden access.

Felix Guattari, ‘To Have Done with the Massacre of the Body’, trans. Jarred Becker (in Soft Subversions, ed. Sylvère Lotringer)

anonymous LSD, Distorted Eyes 1971.jpg

14:01 26/07/2013 | Lien permanent | Tags : humoeurs |  Facebook

Constant (asbl) @ Variable - Ce Samedi 27/7/19:30

Projets / Constant Variable /

Samedi 27 juillet 19:30-23:00

Algolit rencontre Grapa : présentations autour de la table de cuisine

Constant Variable Rue Gallait 80 1030 Bruxelles

Une rencontre entre les résidents de Variable : Olivier Heinry et An Mertens, membresdu groupe de travail autour de l’algoritme et la littérature Algolit, et Olatz Otalora et Daniela Brill, membres du collectif Grapa, vous invitent à leur présentation autour de la table de cuisine à Variable pour de multiples échanges autour de la poésie spam, du python, des romans génératifs, des expérimentations en type setting et de possibles pratiques d’écriture.

Merci d’apporter une délice à boire & à manger !

Plus d’info : GRAPA est un collectif et site web transnational émergents, dédié à la promotion de l’édition et de la publication libre. Ce groupe de travail se réunit à Bruxelles pour continuer leur voyage vers la terre promise de l’édition avec des outils Libres. Ils vont experimenter sur et avec les logiciels, le hardware et les pratiques d’écriture afin de repenser la culture de l’imprimé. Avec des contributions de : Daniela Brill, Enrique César, Daniela Brill, Olatz Otalora et Diego Paonessa.

Algolit est un groupe de travail émergent de Constant dédié à l’étude, la création et l’échange de productions littéraires numériques libres. Ce groupe de travail se réunit deux fois par an afin d’échanger des expériences et d’experimenter avec de nouvelles idées, contraintes et outils.

13:24 26/07/2013 | Lien permanent | Tags : place net, arts, lis tes ratures |  Facebook

pour Lui (et moi avec)

Yes, I do believe in something. I believe in being warmhearted. I believe especially in being warmhearted in love, in fucking with a warm heart. I believe if men could fuck with warm hearts, and the women take it warmheartedly, everything would come all right. It’s all this coldhearted fucking that is death and idiocy.
Yes, I do believe in something. I believe in being warmhearted. I believe especially in being warmhearted in love, in fucking with a warm heart. I believe if men could fuck with warm hearts, and the women take it warmheartedly, everything would come all right. It’s all this coldhearted fucking that is death and idiocy.
Yes, I do believe in something. I believe in being warmhearted. I believe especially in being warmhearted in love, in fucking with a warm heart. I believe if men could fuck with warm hearts, and the women take it warmheartedly, everything would come all right. It’s all this coldhearted fucking that is death and idiocy."
Yes, I do believe in something. I believe in being warmhearted. I believe especially in being warmhearted in love, in fucking with a warm heart. I believe if men could fuck with warm hearts, and the women take it warmheartedly, everything would come all right. It’s all this coldhearted fucking that is death and idiocy.
Yes, I do believe in something. I believe in being warmhearted. I believe especially in being warmhearted in love, in fucking with a warm heart. I believe if men could fuck with warm hearts, and the women take it warmheartedly, everything would come all right. It’s all this coldhearted fucking that is death and idiocy.
ad libitum.

D.H. Lawrence, Lady Chatterley’s Lover

Pierre Jahan. Sans Titre, 1950.jpg (art by Pierre Jahan. Sans Titre, 1950)


13:21 26/07/2013 | Lien permanent | Tags : humoeurs |  Facebook

22
jui

après moi, un sublime déluge (Saul Williams)

 

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Grande / Petite rencontre au Festival des Etonnants Voyageurs cette année... Saul Williams, apprécié hautement pour ce qu'il est/fait/dit/vit/pratique/débloque/déclame/dévie. Entre une tempête bretonne et un café serré trop cher, j'ai eu la chance d'enregistrer l'homme poètosophe pour SonaLitté.






Capsule No 47 - 22 juillet 2013 - 01:41 - mp3

Saul Williams nous lit un court texte en musique.

Saul Williams est un poète, écrivain, acteur et musicien américain proche du mouvement hip-hop alternatif. Chacune de ses prestations est une expérience unique qui mêle intimement spiritualité et violence, poésie et sociologie. Adepte du Spoken Word, Saul Williams revient, après un détour par le pop rock, à ses premières amours à l’occasion de la sortie de son anthologie de poésie actuelle Chorus.

Cet enregistrement a été effectué à Saint-Malo par Milady Renoir.

Aussi
Capsule précédente
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Un projet de L'Arbre de Diane ASBL.

15:48 22/07/2013 | Lien permanent | Tags : arts, lis tes ratures, act-u, place net |  Facebook

Yeux que c'est "beau"!

Les yeux de Giuseppe Penone

Les yeux de Giuseppe Penone

"En marge des rencontres d’Arles, on peut voir  des travaux de Giuseppe Penone datant des années 1970 — l’artiste italien prolifique, associé à l’Arte Povera. Pour cette série qui s’appelle Rovesciare i propri occhi » (“Retourner ses propres yeux.”) il a photographié son propre visage, dévitalisé. Il y apparaît comme aveuglé, porte des verres de contact miroitants. Mais ce qu’il regarde, nous le voyons pas : aucun objet ne s’y reflète.

Retourner ses yeux, c’est envisager “le regard pensif” comme l’écrivait Régis Durand. Et regarder en dedans de soi, c’est s’abstraire du monde.  Dans cette série fascinante, Penone incarne ce regard fantôme avec les stigmates de la possession. Yeux révulsés, extatiques, sortis du temps, et privés de la contemplation de l’espace. Ce n’est pourtant pas encore le visage d’un mort que nous regardons  : la surface de la peau, par son contraste, sa vibrance, nous offre plutôt la vision d’un veilleur  en plein milieu du jour.

Ce geste qui a évidemment une profonde résonance esthétique n’est pas seulement une expérimentation plastique. Dans ces images, Penone matérialise le refus de voir.  Quelle est la nature de cette résistance ? Daniela Lancioni, auteur d’un livre consacré à l’artiste explique que Penone «cherche une identité retrouvée dans une société qui préférait l’apparence à l’être. »  Cette recherche de soi passe sans doute par une phase d’absentement. Qui suis-je ?  Ou plutôt “qui je hante ?” comme l’écrivait André Breton. Dans cette attente, c’est le regard primitif d’un loup qui semble s’être emparé d’un homme."

15:42 22/07/2013 | Lien permanent | Tags : arts |  Facebook

20
jui

Couple? (selon un wiki)

Information mutuelle

Entropies individuelles (H(X),H(Y)), jointes (H(X,Y)), d'une paire de sous-systèmes (X, Y), avec l'information mutuelle I(X; Y).

 

Dans la théorie des probabilités et la théorie de l'information, l'information mutuelle de deux variables aléatoires est une quantité mesurant la dépendance statistique de ces variables. Elle se mesure souvent en bit.

 

L'information mutuelle d'un couple (X,Y) de variables représente leur degré de dépendance au sens probabiliste. Ce concept de dépendance logique ne doit pas être confondu avec celui de causalité physique, bien qu'en pratique l'un implique souvent l'autre.

 

Informellement, on dit que deux variables sont indépendantes si la réalisation de l'une n'apporte aucune information sur la réalisation de l'autre. La corrélation est un cas particulier de dépendance dans lequel la relation entre les deux variables est strictement linéaire.

 

L'information mutuelle est nulle si et seulement si les variables sont indépendantes, et croit lorsque la dépendance augmente.

10:38 20/07/2013 | Lien permanent | Tags : humoeurs |  Facebook

19
jui

Une réalité mathématique dessinée en fractales par un homme atteint par le syndrome du savant.

 

JPadgett-fractales1

 

Jason Padgett est un américain qui a acquis, sans le vouloir, des capacités étonnantes en mathématiques après une agression en 2002. Il a été durement touché à la tête et il vit maintenant la réalité sous forme de fractales mathématiques descriptibles par des équations. Il est atteint du syndrome du savant qui lui permet désormais de pratiquer une forme de synesthésie.

 

Image d’entête : “une main quantique à travers mes yeux” (J.Padgett)

 

Avant l’incident, Jason ne possédait aucune capacité particulière en math, il était même plutôt mauvais. Il a copié la plupart des réponses à son examen de géométrie dans l’enseignement secondaire et n’a jamais eu beaucoup d’intérêt pour cette matière. Il est allé à l’université pour la quitter sans finir son cycle. Il a ensuite travaillé dans la vente pendant quelques années et puis s’est installé dans un magasin de meubles fabriqués par son père. L’accident vasculaire cérébral provoqué par son agression a ostensiblement changé l’architecture du cerveau de Jason. Après une période d’introspection d’une durée de trois ans, il a commencé à dessiner ce qu’il voyait juste en face de ses yeux. Les résultats étaient incroyables, une série d’approximations mathématiques, de fractales dessinées à la main, les premières du genre. Les mathématiciens et les physiciens ont été surpris : certains des dessins de Jason dépeignent des équations mathématiques qui, jusque-là, étaient seulement présentables sous forme graphique. D’autres représentent de réels modèles d’interférences électroniques.

 

Ci-dessous : trou noir de Planck”.

 

JPadgett-fractales7

 

Dualité onde-particule

 

JPadgett-fractales2

 

“Une dérive dans l’espace-temps”

 

JPadgett-fractales8

 

Selon la bio de Jason Padgett :

 

La beauté des numéros et leur connexion à la géométrie pure de l’espace-temps et de l’univers sont présentées dans ses schémas de fractales… Il étudie actuellement la façon dont toutes les fractales posent des limites et comment la formule E = MC2 est elle-même une fractale. Quand il a commencé à dessiner, il n’avait aucune formation en mathématiques traditionnelles et ne pouvait dessiner ce qu’il voyait comme des mathématiques. Finalement, un physicien a vu ses dessins et l’a aidé à obtenir une formation en mathématiques traditionnelle pour être capable de décrire, sous forme d’équations, la géométrie complexe de ses dessins. Il est actuellement étudiant en mathématiques dans l’État de Washington, où il apprend les mathématiques traditionnelles afin qu’il puisse mieux décrire ce qu’il voit sous une forme plus traditionnelle. Beaucoup de ses schémas ont été dessinés avant qu’il n’ait eu une formation en mathématique traditionnelle. Son dessin de E = MC ^ 2 est basé sur la structure de l’espace-temps au niveau quantique et sur le concept qu’il y a une limite physique à l’observation qui est l’échelle de Planck. Il montre comment au plus bas niveau, la structure de l’espace-temps est une fractale… Alors, asseyez-vous et appréciez la beauté des mathématiques d’origine naturelle sous forme géométrique pure connectant E = MC2 (énergie) à l’art. Elles sont toutes dessinées à la main en utilisant uniquement un crayon, une règle et un compas.

 

“Cosinus sinusoïdale et ondes tangente”

 

JPadgett-fractales5

 

“Fusion hW=MC^2”

 

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“L’expérience des doubles fentes” (Fentes de Young)

 

JPadgett-fractales3

 

Vous pouvez admirer d’autres œuvres de Jason Padgett sur Fine art america. A partir du Laboratoire de recherche sur la synesthésie de St Louis (Etats-Unis) : St. Louis Synesthesia Lab – Jason.

13:22 19/07/2013 | Lien permanent | Tags : place net, humoeurs |  Facebook

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jui

Sonalitté m'a pas tuer...

 

http://www.sonalitte.be/

Capsule No 46 - 15 juillet 2013 - 05:00 - mp3

 

Milady Renoir lit un texte inédit à la Maison de la Francité.

 

Milady anime des ateliers de désordre littéraire, créatif, expérimental et ludique (conséquemment...) pour des adultes, des adolescents et d'autres espèces.
Elle fait de son mieux pour réduire sa pile de livres à lire avant sa mort. A écrit un opéra écolo-trash et quelques recueils de poésie intestine publiée ici ou là. Rédige des textes pour des revues sociales, culturelles, artistiques. Son tumblr : photographie avec l'œil droit.
Lit des textes avec son grand corps lors de performances organiques. Et regarde pousser son ogre blond âgé d'à peu près 5 ans avec l'œil gauche.
Depuis l'hiver 2010, Milady coordonne à deux mains le réseau Kalame (animateurs d’ateliers d’écriture).

19:09 17/07/2013 | Lien permanent | Tags : lis tes ratures, act-u |  Facebook

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jui

Stalker / Ciel/ciels/cieux (Merci Suzy)

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Le saviez-vous, les Cieux sont une pure intériorité, un parfait dedans, large comme l’infini et profond des profondeurs mêmes de l’éternité ; mais encore faut-il pouvoir passer des apparences aux profondeurs de l’être ; dépasser la pesanteur du « Moi je » pour accéder à cet enjeu véritable qui est la vraie vie, par le jeu subtil des voiles, des miroirs et des transparences.

L’alpiniste qui a cette expérience des hauts sommets neigeux, ou le spéléologue aguerri aux profondeurs terrestres le savent, ils ont saisi par la chair autant que par intuition cette réalité-là, ils ont acquis par expériences multiples les données de ce subtil paradoxe : quels que soient le sens du voyage, les allées et venues, le fait de monter ou de descendre, qu’importe ! Ce n’est pas là une question de « logique » ou de sens particulier, mais une épreuve, une véritable épreuve « para - logique », où tous nos repères deviennent obsolètes comme un vélo sur Mars, c’est-à-dire que l’épreuve éprouvée y est la preuve même d’une topologie singulière et d’un voyage tout « intérieur » au cœur des choses.

Seuls les hauts sommets immaculés, couronnés d’épais nuages, peuvent mener à cette profonde intériorité ; seuls les pics montagneux peuvent ouvrir aux grandes profondeurs de l’âme humaine, car ce qui est dehors est aussi comme ce qui est dedans, mais en plus profond !

C’est là même toute la magie des mots qui est aussi celle des belles images, une précieuse alchimie que l’on-dit « du verbe » tellement les mots et les interprétations nous manquent face à de tels paysages ou devant de tels visages, des lieux où la grâce se pose comme la neige au faîte des montagnes.

Il faut semble-t-il se délier des chaînes de montagnes, des couchers de soleil sur l’océan, des enthousiasmes vains et des exaltations passagères pour se détacher de l’illusion de l’extérieur aux allures de miracles, afin de déchainer les apparences de toutes les éminentes convictions qu’elles portent en elles.

Entre le dedans et le dehors se joue une relation unique, parce qu’un grand principe établit qu’un fluide remplissant plusieurs espaces reliés entre eux par un boyau central est soumis à un effet de siphonnage, et ne dit-on pas d’ailleurs que certains hommes sont complètement siphonnés ! Entre les espaces telluriques et célestes, comme entre l’encre et le sang, c’est ce même jeu d’aspiration qui se joue et ce même principe des vases communicants qui règne en maître.

Ce principe coule de source et découle du fait que la pression existentielle entre le dedans et le dehors est proportionnelle à la profondeur de l’âme humaine, quelle que soit la couleur ou la forme de cet humain, l’effet de capillarité proviendrait lui-même de l'étroitesse d’esprit qui nous caractérise comme Homo Sapiens.

(…)

Stalker, le passeur de Ciel (extrait) -

Roland REUMOND

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jui

Edith Soonckindt interview Milady (alias me)

Noir sur noir, the one and only Milady Renoir !

 

Ceux qui vivent, lisent et respirent en Belgique la connaissent déjà et seront sûrement ravis d’en apprendre un peu plus sur elle ! Pour les autres, préparez-vous à une découverte en profondeur de cette artiste polymorphe, tour à tour performeuse, animatrice d’ateliers et auteur (plus tout ce que j’oublie). L’entretien est à la hauteur du personnage : hors normes, mais que cela ne vous empêche pas de le lire jusqu’au bout en 14 questions, vous y trouverez matière à satisfaire toutes vos curiosités !    

 

Milady Renoir / www.miladyrenoir.be

 

  • Tente et tente encore d’être une animatrice d’atelier d’écriture, acharnée & enthousiaste depuis juillet 2003.
  • Organise ici ou là des événements culturels avec les organisations Kalame, EntrezLire, PassaPorta, Le Marathon des Mots, Bulex (OnZE Expo 2009), Le festival OFF du Livre de Bruxelles, MaesltrÖm reEvolution, LeMague.net, AhMonAmour, AuBordElle, Festival ReCycle (Urban Concept asbl), …
  • relit des textes en Compagnie des Lecteurs et des Auteurs (CléA) avec les mains qu’elle a denses, dit-on
  • fait de son mieux pour réduire sa pile de livres à lire avant sa mort
  • a écrit un opéra écolo-trash: http://www.electroopera.com/
  • photographie avec l’œil droit http://son-autre-oeil.tumblr.com/
  • étudie le mouvement à travers des danses et des pensées (Butô et autres considérations intérieures)
  • lit des textes grâce à son corps lors de performances publiques organiques
  • regarde pousser un ogre blond âgé d’environ cinq ans avec l’œil gauche

 

ENTRETIEN(s) :

 

Emmeline/Milady, tu écris (Intérieur cuir & La Musique adoucit les morts, publiés chez Maelström pour les choses personnelles en plus d’injonctions dans des revues et des blogs) et tu animes des ateliers d’écriture depuis 10 ans dont « on » m’a dit le plus grand bien. Vois-tu ces deux activités comme complémentaires l’une de l’autre, voire indissociables l’une de l’autre ?

J’ai commencé à écrire dans un atelier d’écriture en 2002. Auparavant, mon écriture n’était qu’intime, souvent désespérée, incroyablement nombriliste ou terriblementimages-1 abstraite. J’ai vécu...

(la suite sur le site d'Edith Soonckindt là)

23:10 03/07/2013 | Lien permanent | Tags : lis tes ratures, act-u, humoeurs |  Facebook

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jui

Résumé de la 41ème soirée filles avec un cerveau (chacune) – 14 juin 2013 - @ Catherine’s

 

 

Evelyne

Sculptures / Intention : pas de deux… un ou deux ? – exposition de fin d’année à l’école des arts d’Anderlecht avec entre autres les sculptures d’Evelyne  (ce week-end)

Sculptures d'Evelyne.jpg

Sculptures d'Evelyne (2).jpg

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Elodie

Brussels Vintage Market + trouvailles de la dernière édition


Aliénor

Festival « LOVE » Musiq’3 @ Flagey avec les highlights : Trilogy / Voces8 / Bach & la passion de Jeanne d’Arc


Isabelle / Haya

                massage-yoga thaï  (“Nuad Boran”  - Cf. yoga du paresseux)  / détente / relaxation + stage formation :
http://sampoornayogastudio.be/category/workshopsevents/ / évocation du cheminement personnel & professionnel d’Isabelle Haya.

Isabelle Sainte-Rose
                Rinko Kawauchi:
Illuminance [David Chandler, Rinko Kawauchi]


Mado Ponette
                Crêpage de chignon / Carder, peigner, crêper - Cardèreadopter une cardère ?


Suzy

                Cahier de vacances à 4 mains avec un « prince » - consigne d’écriture secrète dans un carnet vieux papier, cuir et intimités à dévoiler une fois le carnet défloré.


Francesca

                Art Théorème de Bruno Munari
                Enseigner et apprendre, arts vivants de Robert Filliou

Kate
                Lectures en cours, biographies de femmes : François Caradec : Jane Avril au Moulin Rouge avec Toulouse Lautrec & Berthe Morisot de Dominique Bona


Catherine

                1 texte lu finalement pas lu : "la danse des grand-mères" de Clarissa Pinkola Estès
                1 livre pas encore lu mais déjà bien appréhendé : « Les femmes dans l'histoire de la psychanalyse » de Sophie de Mijolla
                1 film vu et aimé tiré du livre pas lu, lui : Les particules élémentaires
                1 livre lu mais pas vraiment évoqué, quoique : Mes alliances: Histoires d'amour et de mariages d’
Elizabeth Gilbert


Milady
                Editions Gitan   +  Le Marabout flash ‘frigidité & Impuissance’ en introduction à la question ouverte et multiple venue depuis la déplorable sensation que les carcans persistent dans la sexualité, y compris celle, intime, de son propre imaginaire. Que l’on soit dans des pratiques « vastes » ou « classiques » (et tout au milieu), c’est quand la notion de variations, de possibles, d’explorations s’atténue par les divers jougs sociaux, culturels, familiaux et personnels. Où trouver et comment garder sa liberté de choix et d’action dans sa sexualité ?


Prochaine soirée fin septembre/début octobre.

Si intéressée à recevoir l'invitation, imèl sur milady renoir milady renoir (at) gmail . com tout attaché.

 

 

21:48 15/06/2013 | Lien permanent | Tags : girlz |  Facebook

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16/01/65 Minneapolis

 

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"Un insecte identifie la lumière avec l'air, la sortie - ainsi un insecte enfermé dans un tube se tuera à force de se jeter contre une paroi de verre éclairée par une lumière, ignorant l'issue qui se trouve derrière lui dans l'obscurité."

Susan Sontag, JOURNAUX- VOLUME II

13:05 10/06/2013 | Lien permanent | Tags : lis tes ratures, humoeurs |  Facebook

Marilyn désossée d'Isabelle Wéry - rencontre

Lecture de Marilyn désossée d'Isabelle Wéry il y a qqs jours à Ostende. Rencontre avec Isabelle Wéry autour du roman ce mardi 11 juin à La Librairie La Licorne 18h30, Chaussée d'Alsemberg 656 Uccle. Rencontrée animée par Milady Renoir. BIENVENUS tous, lecteurs amateurs ou aguerris.

 

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09:42 10/06/2013 | Lien permanent | Tags : act-u, lis tes ratures |  Facebook

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EnVie de LectureS

La sculpture du vivant / Le suicide cellulaire ou la mort créatrice
Éditions du Seuil, 1999 - mise à jour 2003

Nous sommes chacun une nébuleuse vivante, un peuple hétérogène de milliards de cellules, dont les interactions engendrent notre corps et notre esprit. Aujourd'hui, nous savons que toutes ces cellules ont le pouvoir de s'autodétruire en quelques heures. Et leur survie dépend, jour après jour, de leur capacité à percevoir les signaux qui empêchent leur suicide. Cette fragilité même, et l'interdépendance qu'elle fait naître, est source d'une formidable puissance, permettant à notre corps de se reconstruire en permanence. A l'image ancienne de la mort comme une faucheuse brutale se surimpose une image radicalement nouvelle, celle d'un sculpteur au cœur du vivant, faisant émerger sa forme et sa complexité.

Cette nouvelle vision bouleverse l'idée que nous nous faisons de la vie. Elle permet une réinterprétation des causes de la plupart de nos maladies et fait naître de nouveaux espoirs pour leurs traitements. Elle transforme notre compréhension du vieillissement.

C'est un voyage que propose ce livre. Un voyage à l'intérieur de nous-mêmes, de nos cellules et de nos gènes. Une plongée vers le moment où commence notre existence, à la rencontre du suicide cellulaire à l’œuvre dans la sculpture de notre corps en devenir ; mais aussi une plongée vers un passé plus lointain, au travers de centaines de millions d’années, à la recherche des origines du pouvoir étrange et paradoxal de s’autodétruire qui caractérise la vie. Un voyage à la découverte de l’une des plus belles aventures de la biologie de notre temps. Comme toute exploration d’un pan inconnu de notre univers, ce livre nous révélera des paysages d’une grande beauté. Il nous permettra aussi de ressentir combien la science peut parfois entrer en résonance avec nos interrogations les plus intimes et les plus anciennes.

Genèse et devenir
Echo scientifique et littéraire
Revue de presse

Jean Claude Ameisen présente :
La sculpture du vivant

1.                      -Le Monde,Débat
«Au coeur du vivant, l’autodestruction», 16 octobre 1999

Choix d’interventions radiophoniques :

1.                      -France Inter, Sur les épaules de Darwin Jean Claude Ameisen

2.    Episode 9 : «Le suicide cellulaire», 30 octobre 2010

3.    Episode 6 : «Le suicide cellulaire (2)», 9 octobre 2010

Choix d’interventions audiovisuelles :

1.                      -EHESS - XXIXe Conférence Marc-Bloch
EHESS, 12 juin 2007

2.                      -Arte, PhilosophieRaphaël Enthoven
Vie, 27 juin 2010

Choix d’interviews dans la presse écrite :

1.                      -La Recherche«Jean Claude Ameisen : apologie du suicide cellulaire», propos recueillis par Olivier Postel-Vinay, janvier 2001

2.                      -Lyon capitale, Culture : «La mort est un principe créateur du vivant», propos recueillis par Pierre Tillet, 5 avril 2000

3.                      -Science & Vie. Dossier hors série : La vie au tout début : «Mort cellulaire: un sculpteur inattendu», propos recueillis par Emmanuel Monnier, mars 2000

 

lis tes ratures,ego trip-e (Stills from Erró’s Mecamorphosis)

13:09 04/06/2013 | Lien permanent | Tags : lis tes ratures, ego trip-e |  Facebook

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jui

Hysterical Literature

Visionner ça et/ou ça et puis:

"Le terme d'hystérie vient du médecin grec Hippocrate, qui inventa ce mot pour décrire une maladie qui avait déjà été étudiée par les Égyptiens. Le terme est dérivé du mot grec hystera, signifiant l'utérus. La maladie était donc intimement liée à l'utérus ; la théorie admise étant que celui-ci se déplaçait dans le corps, créant les symptômes. Platon décrivait ainsi ses causes et ses manifestations dans Timée : « L'utérus est un animal qui désire engendrer des enfants. Lorsqu'il demeure stérile trop longtemps après la puberté, il devient inquiet et, s'avançant à travers le corps et coupant le passage à l'air, il gêne la respiration, provoque de grandes souffrances et toutes espèces de maladies. »

Au Moyen Âge, les hystériques (sorcières4, etc.) étaient considérées comme possédées par le diable et souvent brûlées. La célèbre affaire de Loudun à la fin du XVIIe siècle donne une idée de la peur que suscitaient ces femmes et implicitement tout ce qui se rattachait à leur sexualité.

Charles Le Pois fut l'un des premiers médecins à prétendre avoir localisé mentalement l'hystérie en 1618, et cette idée fut défendue âprement par Thomas Willis. Plus tard, le médecin Paul Briquet en décrivit systématiquement les manifestations qu'il a consignées dans son Traité de l'hystérie publié en 1855 et basé sur une clinique de 430 patientes vues à l'hôpital de la Charité à Paris. Il y définit la maladie comme une « névrose de l'encéphale dont les phénomènes apparents consistent principalement dans la perturbation des actes vitaux qui servent à la manifestation des sensations affectives et des passions ». Il dénombra un cas d'hystérie masculine pour 20 cas d'hystérie féminine. Il prétendait que cette affection était absente chez les religieuses mais fréquentes chez les prostituées. Il a aussi mis en évidence une composante héréditaire (25 % des filles d'hystériques le devenaient elles-mêmes). Il a encore mis en évidence que l'affection touchait les couches sociales inférieures et était plus fréquente à la campagne qu'en ville.

C'est ensuite le neurologue Charcot qui - tout en conservant l'idée d'une localisation cérébrale et à son corps défendant - promut l'idée d'une origine psychogène de l'affection en faisant apparaître et disparaître les symptômes par hypnose. Il décrivait les manifestations de la grande crise hystérique en cinq périodes :

    Les grandes attaques hystériques,

    les formes mineures (crise syncopale, la crise à symptomatologie de type extra-pyramidal, l'hystéro-épilepsie, les crises tétaniformes),

    les états crépusculaires et états seconds (l'état crépusculaire hystérique, d'autres états crépusculaires, dits aussi « états seconds »),

    les amnésies paroxystiques,

    les attaques cataleptiques.

Joseph Babinski proche collaborateur de Charcot a, lui, déploré le manque de précision des descriptions du trouble hystérique. Il a ainsi distingué ce que n'est pas l'hystérie : « une maladie localisable, susceptible d'une définition anatomo-clinique et d'une description par accumulation de signes » et ce qu'elle était : « les phénomènes pithiatiques qui peuvent être reproduits par la suggestion ». (Babinski forge les termes pithiatique, pithiatisme en lieu et place d'hystérique, hystérie en 1901). À la suite de ses travaux, la névrose est trop souvent devenue ce « qui n'existe pas pour les neurologues ». À l'opposé, Ambroise-Auguste Liébeault et Bernheim de Nancy défendaient l'idée que l'hystérie était d'origine affective et émotive en promouvant le traitement par psychothérapie. Dans la même période, le neurologue Paul Julius Möbius s'est aussi intéressé à l’hystérie en en donnant la définition suivante en 1888, définition qui précédait et annonçait les théories de Freud, Breuer et Janet : « Sont hystériques toutes les manifestations pathologiques causées par des représentations ». Puis : « Une partie seulement des phénomènes pathologiques correspond par son contenu aux idées motivantes, c.à.d. à celles provoquées par des suggestions étrangères et des autosuggestions, dans le cas, par exemple, où l'idée de ne pouvoir mouvoir le bras entraîne une paralysie de celui-ci. D'autres phénomènes hystériques, tout en émanant bien de représentations, ne leur correspondent pas au point de vue du contenu8. » Il prétendait ainsi que les manifestations hystériques sont idéogènes. "

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Peter Stackpole. Elizabeth Taylor and Montgomery Clift. 1950

22:06 03/06/2013 | Lien permanent | Tags : humoeurs |  Facebook

auto-adage

Le trouble est mon/l' organe vital le plus indécent, après le coeur.

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21:54 03/06/2013 | Lien permanent | Tags : humoeurs |  Facebook

30
mai

de plus en plus (ou de moins en moins)

« Acceptez les plaisirs qui vous sont donnés et n’essayez pas de les retenir. Ils vous rendent dépendants.
Les plaisirs et les centres d’intérêt de l’intellect sont une eau jaillie d’est et d’ouest. Goûtez-la puis laissez-la ruisseler. Quand la douleur survient, n’essayez pas d’imaginer des moyens de l’empêcher de revenir. Elle reviendra.
Le chagrin se condense au-dessus de la tête comme une couverture nuageuse, fait pleuvoir la douleur, se dissipe et s’en va. Et n’envisagez pas votre subsistance comme de simples allocations journalières. Planifiez moins votre vie, soyez moins rationnels. Quand vous tétiez les seins de votre mère, comptiez-vous les alvéoles sur ses mamelons ? Vous aviez tout le lait dont vous aviez besoin. »

Bahauddin Valad (1152-1231), maître soufi persan et père du célèbre poète mystique Rumi.

 

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12:25 30/05/2013 | Lien permanent | Tags : lis tes ratures, humoeurs |  Facebook

27
mai

Night Mères

 

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“A thinking woman sleeps with monsters.” —Adrienne Rich, from “Snapshots of a Daughter-in-Law”

11:10 27/05/2013 | Lien permanent | Tags : humoeurs, arts |  Facebook

13
mai

lecture de NUITs

le corps écran

Texte de Téo Hernandez, 1978

Espace noir. Dedans, l’Ecran. En face, nous. Entre les deux, l’Autre, le projecteur, le Sphinx, longtemps ignoré, caché et redouté. Père-mère dévorant l’image - mâchoires bruyantes - lui fait parcourir son labyrinthe. Minotaure ayant vaincu, l’image morte, ensevelie, embaumée, parée, est expulsée vers un dehors éphémère, espace clos et concentrationnaire, paquet de lumière à détacher soigneusement. A l’intérieur la Grande Enigme : Le miroir brisé. Le Sphinx bat ses ailes, lance son défi. Voilà notre tour de devenir victimes, Thésée-Oedipe parcourant sans cesse les noirs parois du labyrinthe, poursuivis par l’image-ectoplasme qui glisse sur le corps, s’enroule autour de ses bras, de son cou, de ses hanches, rentre par les pores, poussant loin dans les canaux, les lacs du corps, ses hautes plaines, ses tumeurs, ses abuses. Elle investit toutes ses frontières : Ses clairs, ses paroles, ses rêves. Elle nous saisit avec ses griffes, nous regarde mourir, nous posant sur le front la couronne l’épines ou la branche de lierre. 
Le corps s’ouvre, s’abandonne à l’image. Par les mains rentrent les avalanches, le brouillard, les souvenirs.
Par les muscles : La pluie, les insectes.
Du nombril à la nuit : l’arc-en-ciel.
Cœur : Feuilles qui tombent sur mur d’arbres, noyades, crépuscules sans fin.
Les cheveux vibrent ; voila les couleurs, les sons : le grillon, la tourterelle.
Sous l’aisselle : le cri rauque de la hyène.
Narines : Nuage-Serpent-Eclair.
Parcourant avec ferveur le périnée l’image devient forêt vierge, oiseaux : d’Afrique, rivière souterraine nous conduisant à Grand Happenning : l’anus. La main noire shivaïte ouverte contre le ciel constellé, la Route de la Soie vers l’Orient du Foie et la Pierre Dure, la Noire, l’enveloppe qui renferme une autre, celle de la Lampe Cachée, accrochée au plafond des cavités internes.
Oh Foie énigmatique, athanor accablé, image éclatée, vision multiple de l’être humain !
Entre temps, Autour des seins, les peuples érigent leurs murailles, Oedipe frappe à toutes les portes, les sentinelles guettent les premiers cris de l’aube.
Dans l’espace des ombres : Pluie radioactive, cendres argentées, phrases languissantes : Je l’aime, tu m’aimes. Porte qui claque. Adieu pour toujours, Je t’avais prévenu, je suis blessée jusqu’au fond de l’âme. La voiture démarre, le laissant abattu dans le froid de la nuit. Travelling sur grue en arrière. Lui, se perd dans le noir.
Les os se reposent-ils la nuit ? Cérémonies à midi avec pétales de roses. Le poète aveugle, chaîne d’or â la cheville, parfumé de musc, fait raisonner son harpe dorique. Paysage grec : Marbres ou méduses au fond de la mer transparente.
La piqûre du Scorpion gonfla la gorge, la montagne se souleva, le lac vomît toutes ses créatures. Couronnée de chauve-souris l’Immortelle occupait tous les locaux : Grand Bal ce soir. Déguisement obligatoire. On danse dans un décor de glaces. L’orgue de Barbarie raconte la course des étoiles, les trois singes de l’orchestre suivent les consignes : Rien voir, Rien dire, Rien écouter.
Sexe de femme : L’Autre Côté de l’univers. Ni porte ni caverne. Voile d’Isis ? La lune garde ses secrets.
A l’autre bout du monde l’hiver voit descendre tous les oiseaux. Il vient de naître le promis à la célébrité, le Nazaréen à la peau violacée, lui, Homunculus, fils du brouillard et la montagne, pénis guerrier traversant les siècles et les villes en flammes. Sa tête de bébé raide regarde le public avec son œil qui crache la première larme : Sommeil brisé.
De la bouche : En bouche fermée ne rentrent pas les mouches.
Des yeux. Sur les paupières, signes d’interrogation. Dedans, les paroles apprises, les mots imposés.
Quant au cerveau, il semble servir simplement à poubelle de toutes les Histoires.

Paris, 1978

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13:42 13/05/2013 | Lien permanent |  Facebook

Ce qui ne se voit pas...

Visionner http://www.derives.tv/Undergrowth en lisant ça

Ce qui ne se voit pas

Par Fernand Deligny, 1990

L’ÈRE DE L’IMAGE. Le temps de l’image, quoi qu’ils disent, ce n’est pas le nôtre.

L’ère de l’image ! Alors que jamais on n’a été aussi loin de l’image. Nous sommes au siècle du langage, de la parlotte, de la reproduction verbalisante, de la parole débridée. Il faut parler.

L’image, c’est ce que Janmari, l’enfant autiste de Ce Gamin là, conçoit, c’est son mode de pensée, lui, chez qui il n’y a pas de langage... Je vis tout le temps aux prises avec cette absence, cette vacance, ce mode de pensée à part.

C’est évident qu’ils pensent, ces enfants qui n’ont aucunement l’usage du langage. Il faut leur foutre la paix, mais l’Institution ne supporte pas ça. Elle ne supporte pas l’absence du langage, rien à faire. Il faut du langage quelque part ou nous, on est perdu.

Ils tiennent à cette caractéristique du langage qui maintient l’homme singulier par rapport à l’animal... une vieille trouille...

L’IMAGE, L’ANIMAL. Or, il se pourrait que l’image soit du règne animal... c’est sans doute très vrai : elle est du ressort profond de la mémoire d’espèce et la mémoire d’espèce est quelque chose de commun entre toutes les espèces, y compris l’espèce humaine... Ils ne supportent pas ça, je ne sais pas pourquoi, on ne supporte pas qu’espèce humaine soit pris au sens littéral du terme, une espèce pas comme les autres qui...

L’image est ce par quoi l’espèce persiste malgré tout... c’est une trace... une trace qui attend, aux aguets...

Il y a de ça dans le cinéma, c’est à dire un enthousiasme immédiat et on ne sait pas pourquoi, mais on est touché par ce qu’on finit par appeler des images et qui ne sont pas des effets de langage, ça touche bien au delà... Y en a qui y sont arrivé, qu’ils le sachent ou non... Charlot y est arrivé, sans aucun doute : ça touche immédiatement très profond où tout le monde est dépassé.

Il n’y a pas de raison, pas de raison... si bien que dans un film, les images comme on dit ne sont pas sur la pellicule, elles ne sont pas dedans, elles se produisent entre qui a filmé et qui regarde. C’est un phénomène qui se produit « entre » et que vous ne pouvez pas maîtriser...

LIBRE, SUR L’ÉCRAN. L’image échappe à la connaissance... une image, si je parle mon propre vocabulaire ne se prend pas...

Une image ne peut pas se prendre, c’est à dire être prise par se (qui est une projection de on : un autre monde que le monde des images)... l’image est perçue mais pas par se : par un autre point de vue qui persiste plus ou moins accablé par l’éboulement perpétuel du on majestueux...

... dans l’absolu, on pourrait dire que l’image a lieu quand se est évacué. A ce moment, il y a certainement de l’image...

Les images ne se prennent pas et pourtant il arrive qu’elles y soient sur l’écran, et sur l’écran elles apparaissent comme délivrées. Elles ne se prennent pas d’un côté, elles apparaissent comme délivrées de l’autre, libres, elles sont libres, c’est formidable la caméra : l’image se développe et apparaît libérée sur l’écran.

Le preneur d’images qui en tant que se, s e, est sujet du langage, assujetti au langage, fatalement, il ne prend pas l’image. Tant qu’il n’est pas sorti du se, s, e, ... il n’y a pas d’image...

... ce qui pèse généralement c’est le poids du soi. Le mot même, le fait... le fait que chacun pense qu’il est soi.

LE MONDE DES IMAGES. C’est la différence entre agir et faire. Nous, nous faisons quelque chose, c’est l’intention ça, c’est le langage : on fait la soupe, on fait la vaisselle, on fait je ne sais pas quoi. Un gamin autiste ne fait rien : c’est de l’agir. Ça se voit très fort. Ça se voit pour qui a l’œil, pour qui vit avec des gamins autistes. De même pour l’image : une image ça ne se « fait » pas dans mon jargon. Une image arrive, elle n’est que coïncidence...

Or coïncidence, l’image au sens où je l’entends, l’image propre, est autiste. Je veux dire qu’elle ne parle pas. L’image ne dit rien ! Et... comme pour ce qui concerne les enfants autistes, raison de plus pour que tout le monde lui fasse dire je ne sais quoi... I’image aussi a bon dos...

UN MONDE SANS INTENTION. Tout le monde s’efforce d’atténuer le hasard. Plus ça va plus la civilisation nous protège, par les institutions multiples, du hasard... et si jamais dans un film pouvait s’entrevoir le hasard ? Il faudrait « désintentionnaliser », ôter l’intention... il peut y avoir de l’attrait pour des gens, des histoires, des situations, tout ce qu’on veut à condition que ce ne soit qu’un attrait et, pour peu qu’on soit un peu doué pour l’image (pour qui il serait resté quelques séquelles de l’autre monde), embarquer sur un thème qui sera riche en images... percevoir les coïncidences, avoir l’esprit libre, débarrassé de tout projet, et de la moindre conviction...

LE CINÉMA C’EST ÇA, C’EST CE QUI NE SE VOIT PAS. Ce Gamin là, c’est un documentaire ou une fiction ? C’est un documentaire pur jus. Et pour cause : vous ne pouvez pas faire faire autre chose à Janmari que ce qu’il effectue chaque jour. On peut pas faire plus documentaire. Eh bien ça fait fiction parce que les gens n’ont jamais vécu un truc pareil. Il n’y a ni documentaire, ni fiction, il y a du coutumier, ce coutumier étant assez réel pour surprendre... l’ultra coutumier surprend : c’est à dire la surprise peut venir de ce qui ne se voit pas. Un geste pour prendre un bout de pain peut surprendre si vous arrivez à « filmer » ce qui dans le geste ne se voit pas, et se met de telle manière que le se s’aperçoive de ce qu’il n’aurait pas vu.

Pourquoi c’est du cinéma ? Parce que ça ne se voit pas... je veux dire : c’est très courant, cela arrive tout le temps entre les gens, donc ils le perçoivent tacitement, mais ça n’a pas d’expression verbale, ou alors ça n’en finirait pas.

C’est ça le cinéma : c’est de venir en aide à tous ces couillons qui croient voir, alors qu’ils voient que dalle, ils ne voient rien... la tâche du cinéma est là, l’urgence du cinéma c’est ça : réanimer ce qui est engourdi, abruti, gâché, surnourri chez ceux là.

LES DIALOGUES DU CINÉMA MUET. Il y a eu le cinéma muet, et puis le cinéma s’est mis à parler. Les images ont commencé à être ravagées par le langage : puisque ça parle, on écoute ce que ça dit. Avant ça ne « disait » rien et du coup les cinéastes étaient contraints de s’en tenir à des choses plus sobres, plus claires.

Ce qui est saisissant, dans l’époque où nous sommes, c’est que l’homme de théâtre qui ressort... ne dit rien : Samuel Beckett, ça ne dit rien du tout et c’est remarquable. Ce qui est étonnant, c’est que ça marque l’époque à ce point... Samuel Beckett est le meilleur d’une époque vouée au langage, c’est merveilleux ça...

... si au cinéma le dialogue était du Beckett...

LE BOULOT DU PRENEUR D’IMAGES. Filmer, c’est un mot qui a pris comme ça... ça m’a toujours géné... je sais bien qu’il s’agit d’un film, mais comment se fait il que c’est le matériau qui est devenu le verbe ? C’est vraiment faire un infinitif qui ne correspond pas, il ne faut pas gâcher les infinitifs... est ce qu’on dit d’une poule qu’elle à « œufé » ? Il faut faire attention que les mots ne deviennent pas malades...

D’habitude, ce qui peut devenir verbe c’est l’outil : marteau, marteler... caméra, camérer... L’éthique, c’est encore un mot nébuleuse... comme image, comme asile. C’est un mot dont je ne me suis jamais servi, sauf depuis que j’ai lu Wittgenstein. D’après lui, l’éthique c’est « l’élan qui nous pousse à aller donner de la tête contre les bornes du langage »... ben c’est exactement le boulot du preneur d’images, son boulot essentiel... c’est d’être imprégné de cette idée qu’il s’agit de dépasser les bornes du langage et de ne pas être asservi à je ne sais quel système symbolique. C’est ça l’éthique.

... les Cahiers du cinéma... des articles de Bazin... je trouve au hasard une citation de Malraux : « le moyen de lier l’homme au monde par un autre moyen que le langage ». Le cinéma pour Malraux c’est ça. Et là encore ça m’a beaucoup rassuré... avec mes histoires d’images je ne suis pas si machin que ça, je ne suis pas tout seul...

Il y a, à mon sens, une tradition qui s’est interrompue par la vogue de la psychanalyse et autres modes de pensée pour lesquels le langage est... tout...

... Et quoi qu’ils disent, le temps de l’image ce n’est pas le nôtre... 

Propos recueillis par Serge Le Péron et Renaud Victor Texte paru dans les Cahiers du cinéma n°428 (Février 90)
 
 
 
ou le contraire.

Deligny - Le moindre geste

Film: Le moindre geste (en 6 parties)
http://www.youtube.com/watch?v=EjwsMInjKwA
http://www.youtube.com/watch?v=5w8HxbRNasc
http://www.youtube.com/watch?v=E_ERL0YCaPA
http://www.youtube.com/watch?v=G16PqMeX5QY
http://www.youtube.com/watch?v=iPH_HbJKf6E
http://www.youtube.com/watch?v=LUi2DYzYacw

OH OUI. (Demain mardi 14 mai à la Maison du Livre, présentation du Fernand).

Deligny Deligny

12:45 13/05/2013 | Lien permanent | Tags : lis tes ratures, healfff, humoeurs |  Facebook

Georges Hugnet / La Vie Amoureuse des Spumifères (1948 / 1960 / 2011)

Le Minoseur Hésitant
Le Matricol Odorant
La Gastrouille et la Roupaillotte
L'Ecoïabus des Ardennes
Le Gulzipian
La Firouillette Nocturne

Georges Hugnet 
(ou bien wiki)

10:19 13/05/2013 | Lien permanent |  Facebook

7
mai

Under Water Sound

We suffocate under words, images, sounds which have no reason to exist. They come from the void and go toxwards the void. A truly worthy artist should be asked for nothing but this act of sincerity to educate himself to silence.

Gavin Murphy.

ThanXXXX dear.

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23:05 07/05/2013 | Lien permanent | Tags : arts, humoeurs |  Facebook

Atelier / Ecrire / Photographier / Interférer / (co animé par Frédéric Lecloux & Milady Renoir) - 12-14 juillet 2013

atelier

atelier

Cliquer / Faire Circuler

09:36 07/05/2013 | Lien permanent | Tags : atelier |  Facebook

Dire adieu si souvent que ça devient plus simple que bonjour

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"Que les adieux sont étranges. Ils ont un je-ne-sais-quoi de glaçant comme la mort, et pourtant ils réveillent la force désespérée de la vie. Les adieux fondent peut-être un territoire, ou nous renvoient à l’unique territoire qui nous appartienne en propre, la solitude. C’est comme si on devait retourner de temps à autre dans cette zone, tracer un trait et dire : voici d’où je viens, voilà qui j’étais, de quoi suis-je faite ?"

— Andrés Neuman, Le Voyageur du siècle, p.472

09:21 07/05/2013 | Lien permanent | Tags : humoeurs |  Facebook

6
mai

another word to say that

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23:32 06/05/2013 | Lien permanent |  Facebook

une citation, une citation, une citation, ouiiii!!!

"L'homme de pouvoir est détruit par le pouvoir, l’homme d’argent par l’argent, l’homme servile par la servilité, l’homme de plaisir par le plaisir. Ainsi le Loup des Steppes fut-il détruit par sa liberté. Il atteignit son objectif, s’affranchit progressivement de toute contrainte. Personne ne pouvait lui donner d’ordres; il n’avait pas à se conformer à la volonté de quelqu’un; il décidait de sa conduite de façon libre et indépendante, car tout homme fort parvient infailliblement au but qu’un véritable instinct lui ordonne de poursuivre. Cependant, lorsqu’il fut installé dans cette nouvelle liberté, Harry s’aperçut tout à coup que celle-ci représentait une mort. Il était seul. Le monde le laissait étrangement tranquille, et, de son côté, il ne se souciait plus des gens, ni même de sa propre personne, s’asphyxiant lentement dans cette existence solitaire, sans attaches, où l’air se raréfiait. Désormais la solitude et l’indépendance ne constituait plus pour lui un souhait et un but, elles étaient son lot, sa punition. Il avait formulé un voeu magique qu’il ne pouvait retirer. Il ne lui servait plus à rien de tendre les bras vers les autres avec ardeur et bonne volonté, en se montrant prêt à retisser des liens, à retrouver la communauté; on le laissait seul maintenant. Ce n’était pas qu’il fût haï ou qu’il inspira de l’antipathie. Au contraire, il avait de très nombreux amis. Beaucoup de gens l’appréciaient, mais il ne rencontrait chez eux que de la sympathie et de la gentillesse. On l’invitait, on lui faisait des cadeaux, on lui écrivait des lettres aimables, mais personne ne se rapprochait de lui; jamais ne naissait un attachement, personne ne se montrait désireux et capable de partager son existence. Il vivait à présent dans l’univers des solitaires, dans une atmosphère silencieuse, dans l’éloignement du monde environnant, dans une incapacité à se lier contre laquelle toute sa volonté et son aspiration demeuraient impuissantes. C’était la une des caractéristiques principales de son existence."

Le Loups des Steppes - Herman Hesse

 

Et toc!

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23:17 06/05/2013 | Lien permanent | Tags : lis tes ratures |  Facebook